le TRYPTOPHANE qui est précurseur de la sérotonine, et qui est indiqué dans de nombreux cas de tension pulsionnelle élevée (impatience, irritabilité, impulsivité, attirance pour le sucré, l’alcool, le tabac, et de nombreuses pathologies liées à cette tension pulsionnelle élevée comme le surpoids à fringales, l’anorexie/boulimie, les phobies, la fibromyalgie, l’hyperactivité, certaines dépressions….), va d’abord dans le tube digestif où il est transformé en sérotonine par une population particulière de cellules, les cellules dites argentaffines. Or, la sérotonine qui passe du tube digestif dans le sang ne peut plus passer la barrière hématocéphalique qui protège le cerveau.

Où va-t-elle ?

Cette sérotonine est principalement captée par les plaquettes * où elle joue un rôle vasoconstricteur > Si lésions : en dessous de l’endothélium il y a des récepteurs 5HT2 et l’effet de la sérotonine sur ces récepteurs est VASOCONSTRICTEUR !!! ce qui augmente les risques de migraines, d’accidents thrombo-emboliques (phlébites, embolies, accidents vasculaires cérébraux).

* Que font les plaquettes ?

Les plaquettes sont présentes pour nous empêcher de mourir d’hémorragie. Donc en cas de coupure d’artère mais déjà au niveau de simple érosion de la paroi artérielle, les plaquettes s’y collent, sécrètent la sérotonine, qui comme son nom l’indique « séro-tonine », crée une vasoconstriction, pour empêcher l’hémorragie, recrute d’autres plaquettes qui viennent produire un bouchon (« thombus »).

Lorsque l’on prend ainsi du tryptophane, on transforme les plaquettes en bombes à retardement…

Car les érosions des parois artérielles sont quotidiennes. On les démontre même chez les fœtus morts nés. Par exemple au niveau des bifurcations des artères comme la carotide, où les flux sanguins sont perturbés, comme l’eau qui fait des tourbillons sur l‘étrave d’un pont. Comme par hasard, c’est au niveau de ces bifurcations de la carotide ou de l’artère rénale que la plupart des gens font leurs lésions athéromateuses les plus sévères…

Par ailleurs en dehors de l’épaississement des parois artérielles produites par ces collages de plaquettes, le risque est celui de bouchons qui migrent, c’est ce qu’on appelle un accident thromboembolique, le mécanisme le plus fréquent d’accident vasculaire cérébral.

Selon le Dr Curtay prendre du tryptophane a très peu de chances de remonter la sérotonine cérébrale et est un facteur de risque de migraines et d’accidents cardiovasculaires.

Pire, la forme pré-hydroxylée du tryptophane ou 5HTP, si elle entre un peu dans le cerveau, cumule en plus la possibilité d’entrer dans les circuits neuronaux non sérotoninergiques et d’y produire des faux neurotransmetteurs, c’est-à-dire que des neurones par exemple dopaminergiques vont sécréter de la sérotonine au lieu de sécréter de la dopamine ! Car ce qui permet l’entrée du bon précurseur dans le bon circuit est la présence de l’hydroxylase spécifique. Si cette étape est court-circuitée, ce mécanisme de sélection protectrice est supprimé.

Que faire pour remonter sa sérotonine SANS risque !!!

Ce qu’il faut c’est donc faciliter le passage du tryptophane circulant dans le sang jusqu’au cerveau plutôt que d’en donner en plus !

Pour ce faire on a plusieurs stratégies en dehors du complément de tryptophane :

  • les glucides lents qui font monter l’insuline et font entrer les acides aminés compétiteurs du tryptophane au niveau du transport dans le cerveau, en particulier leucine, isoleucine, valine dans les cellules musculaires
  • éviter la viande le soir riche dans ces acides aminés compétiteurs du tryptophane, aussi les produits laitiers et le maïs
  • faire du sport, qui favorise le détachement du tryptophane de l’albumine, ce qui est un préalable indispensable au passage du tryptophane dans le cerveau
  • réduire la consommation de tryptophane par le foie, qui l’utilise pour fabriquer du nicotinamide (aussi appelé vitamine PP), ce qui permet d’en passer plus dans le cerveau.

C’est un psychiatre anglais qui a montré que donner du nicotinamide permet d’épargner du tryptophane consommé par la voie des kynurénines dans le foie, et ceci, au profit de la synthèse de sérotonine cérébrale.

Encore faut il ne pas manquer des vitamines B, surtout B6, B9, B12 et du magnésium qui les active pour que cette synthèse se fasse correctement (une cure correctrice d’un mois de ces  vitamines B est d’autant plus importante que plus de 90% de la population ne reçoit pas par l’alimentation suffisamment de vitamine B6).

Pierre Van Vlodorp