Avant de vous expliquer cet outil – à la portée de TOUS –  qui peut nous permettre de ralentir le vieillissement, je dois vous expliquer ce qu’est réellement le vieillissement.

Pourquoi vieillissons-nous ?

La raison principale sont les dommages sur ADN (notre informatique cellulaire). Nos molécules les plus précieuses, sont celles de nos gènes, celles qui portent toute l’informatique cellulaire qui nous permet de fonctionner comme des êtres vivants, avec toutes les fonctions qui nous caractérisent, comme le fait de produire de l’énergie, de se déplacer, de percevoir, de penser, de se reproduire, etc…

Or, dès la vie in utero, l’ADN des gènes est agressé par des toxiques endogènes et exogènes et il continue à l’être chaque jour.

Le nombre des dégâts oxydatifs sur les gènes de chaque cellule sont évalués entre 500 000 et 1 million chaque jour. Ces lésions doivent être sans cesse réparées afin qu’elles ne s’installent pas sous forme de mutations définitives.

L’accumulation des mutations altère les formules nécessaires pour produire les protéines qui nous permettent de fonctionner.

L’altération de notre informatique cellulaire est l’une des raisons majeures de la sénescence, de la perte des tissus, de leur dégradation, des baisses de performances avec l’âge et de l’apparition des pathologies dégénératives.

La réduction des dommages sur l’ADN peut être obtenue par un certain nombre d’interventions dans son hygiène alimentaire.

A lire : les règles que la nutrithérapie propose pour optimaliser son alimentation. (disponible très prochainement)

Mais aussi, en appliquant une règle simple qui donne des résultats exceptionnels : la restriction calorique.

Les effets spectaculaires de la « restriction calorique »

Qu’est ce que la « restriction calorique » ?

⚠️ A ne pas confondre avec un régime hypocalorique ⚠️

Petite histoire :

En 1935 aux Etats-Unis, un chercheur en gérontologie, Clive McCay, a eu l’idée de restreindre les calories des animaux de laboratoire et de compenser par des compléments les manques en vitamines et en minéraux résultant des quantités moindres d’aliments données. Et surprise ! il a pu constater que la longévité maximale (pas seulement moyenne) des rats était augmentée de 40 % et qu’ils présentaient nettement moins de pathologies dégénératives.

Depuis cette expérience a été répétée sur plus de 200 espèces dont des primates et des êtres humains avec succès.

Une exception :  si malgré la restriction calorique on donne beaucoup de protéines, il n’y a pas de gain de longévité > DANGER des régimes hyperprotéinés !

Les secrets de longévité des centenaires 

Les anciens d’Okinawa consomment en moyenne 300 calories de moins que nous et très peu de protéines animales avec le succès que l’on connaît. En-effet, ils détiennent le record mondial de longévité en bonne santé et une fréquence très basse de pathologies dégénératives : cancers, maladies cardiovasculaires, démences. Par ailleurs ils arrivent à le faire sans se priver, au contraire, en étant de fins gourmets. On comprend pourquoi leur exemple est devenu dans de nombreux pays une source d’inspiration.


Jeanne Calment qui détient toujours le record de longévité après avoir vécu 122 ans, 5 mois et 14 jours (44 760 jours) n’a pas fait exception : elle a mangé de petites quantités, beaucoup de polyphénols (de l’huile d’olive, chocolat noir …), a cultivé des activités physiques très tard : commencé l’escrime à 85 ans et encore après ses 100 ans pédalait sur son vélo à travers Arles, et surtout … gardait son calme, comme elle le remarquait elle-même, en cohérence avec son nom ! Et elle allait plus loin, pratiquant un humour plutôt tonique. A la question d’un journaliste sur ses rides, elle répond :« Je n’en ai qu’une, je suis assise dessus ».

Interview de Jean-Paul Curtay qui est l’auteur du livre Okinawa, un programme global pour mieux vivre. Quelles sont les grandes lignes de ce programme ?


Comment la “restriction calorique INTELLIGENTE”  diminue le vieillissement ?

Pour comprendre le mécanisme, il faut que je vous parle des mitochondries.

          

Les mitochondries sont des centrales énergétiques qui jouent un rôle central dans la longévité et la santé pour au moins deux raisons principales :

  • Elles produisent l’énergie (ATP) de laquelle dépend la vie elle-même,  ainsi que les fonctions de défense (immunité, détoxification…), de réparation, de guérison
  • Elles génèrent la majeure partie des radicaux libres, des molécules instables capables d’endommager n’importe quelle molécule, dans l’organisme.

 

Dès 1972 Denham Harman a attiré l’attention sur la place centrale des mitochondries dans le vieillissement.

L’ADN très simple de ces anciennes bactéries qui produisent l’énergie de nos cellules, est sureexposé aux dégradations oxydatives car c’est là qu’est produite la majeure partie des radicaux libres.

Lorsque les mitochondries brûlent les calories au feu de l’oxygène, des transporteurs d’électrons sont censés les condenser dans des molécules-piles, l’ATP. MAIS certains s’échappent. Ce sont des « électrons libres », qui sont captés par l’oxygène. C’est l’origine du fameux anion superoxyde (O°), une molécule corrosive.

> Donc le simple fait de moins consommer de calories, réduit le nombre de molécules d’anion superoxyde corrosives.

De plus, la baisse des capacités des mitochondries à produire de l’énergie et l’augmentation des fuites corrosives qui en sortent sont considérés comme des facteurs majeurs du vieillissement.

Traduction : une mitochondrie qui ne fonctionne plus de manière optimale, produit plus de déchets au lieu de produire de l’énergie.

Seconde traduction 😉 je veux être certain que vous compreniez ce mécanisme. Le vieux moteur (nos mitochondries) d’une voiture pollue plus (radicaux libres +++) et son rendement (production d’ATP) est plus faible qu’un nouveau moteur. Ok ?

Or l’énergie est le « nerf de la guerre » pour toutes fonctions, dont celle de contrer le stress oxydatif, de détoxiquer, de réparer l’ADN, d’assurer l’immunité, etc…

Plus les mitochondries sont altérées, plus le stress oxydatif est amplifié et moins les dégâts qu’il engendre sont réparés.

Les chercheurs qui travaillent sur ces questions comme David Sinclair de Harvard, Cynthia Kenyon de l’Université de Californie à San Francisco, Elisabeth Blackburn, Prix Nobel pour la découverte de la télomérase (autre outil qui nous protège du vieillissement), estiment que le système de santé actuel se fourvoie en se mobilisant dans la lutte contre chaque pathologie dégénérative (cardiovasculaire, cancer, Alzheimer, auto-immunes, etc…), alors qu’il est maintenant clair qu’elles peuvent toutes être combattues beaucoup plus efficacement en agissant sur leur cause principale : le vieillissement.

C’est ce que confirment de nombreuses études comme celle ci :

Une étude globale sur la cohorte Women’s Health Initiative suivie par 40 centres cliniques, montre qu’un apport calorique total plus élevé augmente de 43% l’incidence de tous types de cancers invasifs,  mais aussi de 49% les risques cardiovasculaires et de 317 % les risques de diabète, alors qu’ une quantité d’énergie dépensée en activité physique plus élevée réduit les risques de tout type de cancer de 16%, de maladies cardiovasculaires de 20% et de diabète de 40%.

   A méditer…

  • Qui mange peu, mange beaucoup, durant de longues années.
  • Ce que nous laissons après un repas copieux nous fait plus de bien que ce que nous avons mangé.
  • Prends un petit déjeuner de prince, un dîner de bourgeois et un souper de mendiant.
  • Mange tout ce dont tu disposes le matin, partage ton dîner, et donne ton souper à ton ennemi.

La Nutrithérapie propose :

(pour réduire le stress oxydatif mitochondrial)

> Une augmentation du rendement : plus d’énergie avec moins de calories (SANS faire un régime hypocalorique !!!) ce qui est possible par

  • Une diminution progressive des calories mais surtout des calories VIDES (calorie pauvre en substances nutritives comme celles des produits raffinés)
  • Exercice physique – qui permet de multiplier les mitochondries et de diviser le travail de transformation des calories en énergie, l’ATP
  • Augmentation du rendement alimentaire (plus d’énergie avec moins de calories) : repas complets, de petit volume, denses en micronutriments et supplémentés en magnésium
  • Une fragmentation des prises caloriques et l’évitement de gros repas qui saturent les circuits (surtout le soir)
  • Une meilleure respiration (l’oxygène est indispensable à la combustion des calories)
  • Meilleure digestion (environnement, dégustation, mastication)
  • L’évitement des glucides rapides au profit des glucides complexes : Ils sont particulièrement négatifs en dehors des repas lorsqu’ils ne sont pas associés à des protéines et des fibres.

    Glucides recommandés :

    En tête tous les légumes secs qui présentent le meilleur index glycémique ainsi que la plus grande richesse en fibres et en minéraux : lentilles, haricots, pois, pois cassés. Les tubercules : patates douces, ignames, manioc, pommes de terre violettes, vitelottes (les purées de pomme de terre et de carottes sont des glucides rapides – elles peuvent être ralenties en associant fibres, protéines et « bonnes graisses »). Céréales complètes : riz, en particulier violet, rouge, sarrasin, quinoa, petit épeautre, … Préférer au pain blanc (faux sucre lent) des pains riches en fibres : pains complet ou semi-complet (mieux, au levain, et sans gluten)

    Pour en savoir plus sur les glucides

  • Une réduction des acides gras saturés incombustibles au profit des oméga trois hypercombustibles

    Graisses recommandées :

    Assaisonnements et sauces tièdes avec une “huile complète” (2 cuillerées à soupe par jour) riche en acides gras mono-insaturés, pauvre en oméga 6 et riche en oméga 3 : l’huile de référence est l’huile de colza. Pour cuire se cantonner à l’huile d’olive extra-vierge sans la faire fumer. On peut dans temps en temps utiliser de la graisse d’oie ou de canard, aussi riche en mono-insaturés, mais dépourvue de polyphénols. Choisir les huiles bio et doivent toujours être en bouteille de verre, jamais dans du plastique (de même qu’aucun corps gras : margarines, sauces, plats préparés). Les graines de chia et de lin broyées sont une excellente source d’oméga 3, associés à des fibres (et des lignans pour le lin). Les poissons gras sont aussi une source d’oméga 3. Choisir les plus petits poissons (sardine, hareng, maquereau). Eviter les prédateurs concentrant les toxiques (espadon, thon, dorade, anguille, …)

    Pour en savoir plus sur les graisses

  • Une alimentation hypotoxique: choisir les produits biologiques ou organiques, ce qui est devenu une « question de survie » et encore plus en ce qui concerne les œufs et les viandes (éviter de consommer des œufs et viandes industrielles). Consommer plus de végétaux que de produits animaux afin de diminuer les apports en perturbateurs endocriniens, mais aussi d’augmenter l’apport de nombreux nutriments protecteurs : antioxydants, stimulants de la détoxification (en particulier dans les crucifères qui contiennent du sulforaphane), anti-inflammatoires, stimulants de la réparation de l’ADN. Adopter les modes de cuisson les moins nocifs car la chaleur au dessus de 100° produit des dérivés cancérigènes (en ce qui concerne viandes et poissons) et transforme les graisses insaturées en produits toxiques, sans compter qu’elle détruit la plupart des vitamines : four vapeur, cuisson basse température prolongée, marinades…

> Des apports optimisés en coenzyme Q10, carnitine et acide alpha-lipoïque

> Des apports optimisés en antioxydants, dont la N-acétyl-cystéine et en polyphénols

> Une multiplication des mitochondries

  • Activité physique qui permet en plus de sélectionner les mitochondries les plus performantes (moins de fuites radicalaires).
  • Arginine.
  • Resvératrol.

Les aliments “PLUS”

  • les fruits et baies rouges ou noires
  • Jus de myrtille, grenade, cassis, canneberge, cerise, mûre, betterave, …
  • Smoothies
  • Choucroute, autres légumes lactofermentés
  • Tofu, tempeh, natto, yaourt soja au bifidus sans sucre ajouté
  • Champignons : shiitake, maitaké, pleurote …
  • les légumes secs
  • Ail, oignon, autres alliacés
  • Crucifères
  • Algues et dérivés
  • Huile d’olive extra-vierge, huiles riches en oméga 3
  • Graines de chia, de lin broyées
  • Thé vert Matcha
  • Chocolat noir
  • Vin rouge à dose modérée (= 1 verre/j)
  • Curcuma, gingembre, clou de girofle, cannelle

Pour en savoir plus sur la restriction calorique, la longévité et la prévention des maladies dégénératives :

  • McCay C et al, The effect of retarded growth upon the lifespan and upon the ultimate body size, J Nutr, 1935,10 : 63-79.
  • Willcox DC et al, Caloric restriction and human longevity : what can we learn from the Okinawans ? Biogerontology, 2006 : 173-9
  • Willcox BJ et al, Caloric restriction, the traditional Okinawan diet, and healthy aging : the diet of the world’s longest-lived people and its potential impact on morbidity and life span,  Ann N Y Acad Sci, 2007, 1114 : 434-55
  • Weindruch R, Walford RL. The retardation of aging and disease by dietary restriction, Charles C Thomas Publisher, 1988
  • Heilbronn LK et al, Calorie restriction and aging : review of the literature and implications for studies in humans, Am J Clin Nutr, 2003, 78 (3) : 361-9
  • Koubova J et al, How does calorie restriction work ? Genes Dev, 2003, 17 (3) : 313-21
  • Paola Tucci, Caloric restriction: is mammalian life extension linked to p53 ?, Aging (Albany NY), 2012, 4 (8) : 525-34
  • Lane M et al, Caloric restriction and aging in primates : relevance to humans and possible CR mimetics, Microsc Res Tech, 2002, 59 (4) : 335-8
  • Mattison JA et al, Calorie restriction in rhesus monkeys, Exp Gerontol, 2003, 38 : 35-46
  • Lee BC et al, Methionine restriction and life-span control, Ann N Y Acad Sci, 2016, 1363 : 116-24
  • Jordan Gallinetti et al, Amino-acid sensing in dietary-restriction-mediated longevity : roles of signal-transducing kinases GCN2 and TOR, Biochem J, 2013,  449 (1) : 1–10.
  • Roth GS, Lane MA, Ingram DK et al, Biomarkers of caloric restriction may predict longevity in humans, Science, 2002, 297 : 811
  • Heilbronn LK et al, Effect of six-month calorie restrictions on biomarkers of longevity, metabolic adaptation and oxidative stress in overweight individuals : a randomized controlled trial, JAMA, 2006, 228 (4) : 1467-73 Holloszy JO et al,  Caloric restriction in human, Exp Gerontol, 2007, 42 (8) : 709-12
  • Civitarese AE et al, Calorie restriction increases muscle mitochondrial biogenesis in healthy humans, Plos Med, 2007, 4 (3) : e76.
  • Série de 5 vidéos sur Caloric Restriction www.youtube.com/watch?v=rai6u__Ouac&list=PL066467F83500FF31&index=1
  • Le Bourg, Rattan, Mild Stress and Healthy Aging : applying hormesis in aging research and interventions, 2008
  • Kyriazis, Marios, Clinical Anti-Aging Hormetic Strategies, Rejuvenation Research, 2005, 8 (2): 96–100
  • Gems, David et al, Stress-Response Hormesis and Aging : that which Does Not Kill Us Makes Us Stronger, Cell Metabolism, 2008, 7 (3) : 200–3
  • Rattan Suresh, Hormesis in aging, Ageing Research Reviews, 2008, 7 (1) : 63–78
  • www.impactaging.com/papers/v4/n8/full/100481.html#bibl_172
  • www.wikiwand.com/fr/Réparation_SOS
  • www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-sos-genome-reparation-et-evolution-de-l-span-style-text-transform-uppercase-adn-span-21912.php#top
  • Miroslav Radman, Au-delà de nos limites biologiques, Plon
  • www.miroslavradman.com/fr/il-a-d-couvert-le-secret-de-la-long-vit/299
  • Zheng C et al, Simultaneous association of total energy consumption and activity-related energy expenditure with risks of cardiovascular disease, cancer, and diabetes among postmenopausal women, Am J Epidemiol, 2014, 180 (5) : 526-35